CFP: Femmes et architecture (Paris, 5 Jun 15)

Femmes et architecture (Paris, 5 Jun 15)
Institut national d’histoire de l’art (INHA), Paris, June 05, 2015
Submission deadline: May 3, 2015
FEMMES, ARCHITECTURE, VILLE ET PAYSAGE
JOURNÉE D’ÉTUDE DOCTORALE D’HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE
La création architecturale, urbaine ou paysagère exige pour voir le
jour la participation de nombreux professionnels, demande d’importants
investissements financiers, ne peut être l’œuvre de solitaires. Elle
est un acte qui engage l’exercice d’un pouvoir et une action sociale,
ce qui explique peut-être que les femmes n’y soient venues que
tardivement, malgré un intérêt précocement manifesté. Dès l’Antiquité,
des bâtisseuses se sont en effet exercées à la maîtrise d’ouvrage,
dirigeant des chantiers qui témoignent de leur goût pour
l’architecture, mais à quelques exceptions près, comme Plautilla Bricci
qui signa en 1663 avec son frère une villa à Rome, ce n’est qu’au XXe
siècle qu’elles ont accédé à la maîtrise d’œuvre. Les premières d’entre
elles ont été admises dans un établissement d’enseignement à la fin du
XIXe siècle et rares sont celles qui ont exercé avant la Première
Guerre mondiale. C’est donc véritablement au XXe siècle qu’est apparue
la femme architecte, urbaniste ou paysagiste, un siècle qui a été à la
fois celui de la professionnalisation de ces métiers, de leur
démocratisation et des débuts de leur féminisation. Il existe
aujourd’hui des femmes dans tous les secteurs du bâtiment, ainsi que
dans l’enseignement, l’écriture et la diffusion de la culture
architecturale ; citons par exemple Jane Jacobs, Françoise Choay ou
Phyllis Lambert. En ce début du XXIe siècle, le bilan est en
demi-teinte : le nombre des étudiantes atteint ou dépasse celui des
étudiants, mais elles ne sont, selon les pays, qu’entre 12 et 40 % à
exercer.
Les études qui leur ont été consacrées sont encore peu nombreuses et
leur développement variable. Le premier pas fut franchi aux États-Unis.
Il revient à l’architecte et historienne Susana Torre avec l’édition,
en 1977, d’un ouvrage collectif à l’occasion d’une exposition de la
Ligue architecturale de New York. S. Torre fut aussi l’un des membres
fondateurs des Archives internationales des femmes en architecture
(IAWA) créées en 1985 par Milka Bliznakov. Ont suivi la Finlande et
l’Allemagne où l’impulsion est aussi venue de l’organisation
d’expositions, la première en 1983 à Helsinki, lancée par l’Association
des femmes architectes finnoises, et la seconde en 1984 à Berlin,
réalisée par la section allemande de l’Union Internationale des femmes
architectes, à l’occasion du 7e congrès de cette association créée en
1963 par Solange d’Herbez de la Tour. Ces initiatives mêlaient ainsi à
la curiosité historique, le désir militant d’asseoir la reconnaissance
des femmes dans cette profession. D’autres catalogues et travaux
universitaires ont été publiés durant la décennie suivante au Danemark,
en Suisse, en Angleterre et en Amérique latine. Au début du XXIe siècle
sont entrés en scène la Suède, la Norvège, l’Australie, le Canada…
tandis que les études biographiques ou synthétiques se multipliaient là
où le mouvement avait été engagé. Mais il est bien des pays dans
lesquels il n’existe encore que peu de choses, comme l’Italie, la
Pologne ou la France, même si, ici et là, des initiatives annoncent une
évolution comme les centaines de notices que le Dictionnaire universel
des créatrices, publié en 2013, a consacré à ces professionnelles ou le
numéro 10 de la revue Criticat où, à l’automne 2012, paraissaient Carin
Smuts, Paola Vigano, Paulette Bernège et quelques autres.
L’idée à travers cet appel à communications est de susciter un nouveau
regard sur les matériaux que chacun a en main pour y traquer tout ce
qui révèle quelque chose des femmes, de leur forte présence à leur
complète absence, en passant par les formes multiples et variées de
leur participation au développement de l’architecture, de l’urbanisme
et du paysage. On le disait, elles sont plus en plus nombreuses à
suivre des études dans ces domaines, mais restent peu étudiées. C’est
ce silence que l’on cherche à briser par toutes les voies d’approche
possibles. Les contributions pourront porter tout autant sur des
personnalités que sur des structures professionnelles, suivre une
approche biographique qu’historiographique, s’intéresser à
l’enseignement qu’à la profession ; bref, rien n’est exclu, pourvu que
l’on parle d’elles. En d’autres termes, tout parcours de femmes
qu’elles soient impliquées du côté de la maitrise d’ouvrage ou de la
maitrise d’œuvre, de l’écriture de l’histoire ou de la diffusion
culturelle… toute interrogation sur leur visibilité dans les milieux
qui touchent à l’architecture, l’urbanisme et le paysage… toute étude
traitant de l’un ou l’autre de ces aspects dans le sillage des Gender
Studies seront les bienvenus.
Anne-Marie Châtelet
Ecole nationale supérieure d’architecture de Strasbourg
EA 3400 – ARCHE Université de Strasbourg
Les propositions de communication (environ 300 mots) sont à envoyer le
3 mai 2015 au plus tard, accompagnées de quelques lignes de CV à:
– Anne-Marie Châtelet : chatelet.schmid@wanadoo.fr
– Hélène Jannière, Université Rennes 2 : helene.janniere@univ-rennes2.fr
– Jean-Baptiste Minnaert : jean-baptiste.minnaert@univ-tours.fr

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